21 [December 1734]
Charmant ami, i'ay reçu une lettre du 8.
On se porte bien, on trauaille trop, on n'auoit point encore reçu votre lettre, on est malheureux, mais on espère en v͞s. Il en est de même à Cirey et quelque loin que n͞s soyons l'un de l'autre nos deux âmes v͞s seront toujours Egalem͞t attachées.
Cette lettre qui m'aporte la consolation me donne aussi bien des inquiétudes, ie v͞s en parle par vne autre voie par laquelle ie v͞s escris.
I'ay vn frère abé que i'aime tendrement, ie suis àportée de lui procurer vn petit auantage par le moyen de vos bontés. V͞s deués dit il acheter vne charge de président, elle v͞s donnera vn indult, il veut que ie v͞s le demande p͞r lui. Si v͞s n'aués point d'engagement ie suis bien sûre que ie v͞s auray encore cette obligation et si v͞s en aués ie v͞s en aurai encore tout autant. Ie n'ay pu refuser à mon frère de v͞s faire cette demande, mais vous, v͞s pouués très bien me refuser. Adieu consolateur et conseruateur de ma vie, adieu.