ce 20 [October 1723]
Je partois pour vous aller retrouver, mais Bauregard qui est dans la prison du grand Chatelet m'empêche de m’éloigner de Paris.
Je fais recommencer son procez criminel et j'espère qu'il ne sortira pas de sitost de prison. Il a des lettres de rapel qui pouront bien lui devenir inutiles, attendu que je ferai tous mes efforts pour le faire condamner à une peine plus conforme à son crime et aux loix qu'un simple bannissement.
Viret doit avoir obtenu ce qu'il désiroit. Madame la maréchalle de Vilars l'a bien servi. Il avoit besoin d'une protection aussi forte, car on étoit depuis longtemps indisposé contre lui. Mr Tiriot devroit bien continuer à faire travailler chez Martel à ce qu'il avoit dit, et si la maison Martel n’étoit pas sûre, ne pouroit on pas en trouver une autre en payant?
Je n'ai pas le temps d’écrire à mr Tiriot, car Bauregard m'emporte tout mon temps.
J'ai vu à Maisons mr de Berniere qui va faire une grande fortune. est le seul projet d'affaire sensé dont il m'a parlé est le seul project d'affaire sensé dont il m'a parlé depuis longtemps. Je souhaitte autant que vous qu'il réussisse. Il croit que vous ne saviez rien des papiers qui sont chez Martel et je ne l'ai pas détrompé.
Il n'y a pas à Paris grandes nouvelles. Quand j'aurai mis en règles l'affaire de Bauregard, je reviendrai bien vite chez vous avec Marianne qui souffre de tous ces contretemps autant que je soufre de ne vous point voir.