Si j'avois eu une chaize de poste madame je serois venu à Paris par l'envie que j'ai de vous faire ma cour plus que par l'empressement de finir l'afaire; je ne l'ai pas négligée quoi que j'aie resté à Vilars; on m'a écrit que monsieur lerégent a donné sa parole; et comme j'ai celle de la personne qui l'a obtenue du régent, je ne crains point qu'on se serve d'un autre canal que le mien.
Je peux même vous assurer que si je pensois qu'ils eussent dessein de s'adresser à d'autres, mon peu de crédit auprès de certaines personnes seroit assez fort pour faire échouer leur entreprise. Ces messieurs se mocquent du monde de s'imaginer que le sucez de l'afair dépende de me voir ariver à Paris le 15 plutost que le vingt. Quelques jours de plus ou de moins ne gâteront rien à nos arangemens. Je pars jeudi demain au soir avec monsieur et madame la maréchalle de Vilars. Quand je serai arivé, il faudra que j'aille sur le champ à Versailles dont je ne partirai qu'après avoir consommé l'affaire ou l'avoir entièrement manquée. Vous me mandez que si je ne suis pas à Paris aujourd'hui jeudi la chose est manquée pour moy. Dites à vos messieurs qu'elle ne sera manquée que pour eux, que c'est à moy à qui on a promis le privilège et que quand je l'auroi une fois je choisirai la compagnie queme plaira. J'auroil'honneur de vous voir vendredy et de recevoir vos ordres. Soiez toujours persuadée de mon respectueux attachement pour vous et pour mr de Bernieres.
ce mercredy à midy [? 1 July 1722]