1723-07-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Je reçois votre billet samedi matin dans le temps que je vais partir pour Villars.
J'envoie chercher Dubreuil dans le moment à qui je donne quatrecent cinquante livres pour vous faire tenir une lettre de change de cette somme sur Larue banquier à Rouen. Six louis seront pour le prêteur, et 4 pour Viret, qui j'espère continuera la besogne.

J'ai reçu la parodie, mais mr votre frère que j'ai rencontré étant instruit par vous de l'existence de cet ouvrage et en aiant parlé à d'autres, cela m'engage à le suprimer, et vous aprendra à tout deux à être enfin un peu plus discrets.

Hier vendredy je parlai de vous longtemps à Paris l'aîné. N'en pensez point tant de mal. Il a fait un petit nota sur une feuille de papier, qui signifie de fort bonnes choses pour vous à ce qu'il prétend. J'en serai instruit sans faute à mon retour de Vilars, et je viendrai à la Riviere vous en aporter la nouvelle. Adieu. Songez je vous en prie à raier les 2 vers

Siège afreux composé de ministres cruels etc.

et mettez, Cette inquisition que l'univers abhorre.

Je vous écris très laconiquement mais je vous aime de tout mon cœur.

Ecrivez moi toujours à l'hôtel Richelieu et accusez la réception de la lettre de change.