ce samedy [? June 1723]
Je viens de recevoir ce que vous savez.
Effectivement cela n'est pas trop bon, mais on pouroit le rendre passablement plaisant en y travaillant un peu. J'y songerai à mes heures de loisir. A l’égard du petit imprimé dont je vous ay parlé je vous l'aporterai à la Riviere. Je ne compte revenir vous voir que lorsque j'aurai atrapé quelquechose des Paris pour vous. Je vous suis extrêmement obligé de l'argent que vous avez donné à Viret. S'il faut le rendre avant mon retour, vous n'avez qu’à me dire sur qui il faudra tirer une lettre de change à Paris.
Je viens de lire les nouvaux ouvrages de Roussau. Cela est audessous de Gacon, vous seriez stupéfait si vous les lisiez. Je n'irai point voiager en Allemagne, on y devient trop mauvais poète.
Ma santé et mes affaires sont délabrées à un point qui n'est pas croiable, mais j'oublierai tout cela à la Riviere Bourdet. J’étois né pour être faune ou silvain, je ne suis point fait pour habiter dans une ville.
ce samedy matin