1811-12-15, de Alphonse de Lamartine à Aymon de Virieu.

Mon ami,

je t'attends à Naples où je suis depuis quinze jours. Ta dernière lettre m'annonce enfin ton arrivée. Écris-moi bien toute ta marche, jour par jour, sans quoi nous ne nous trouverons nulle part. Si tu n'arrives pas aussitôt à Naples, au moins faut-il que nous nous embrassions à Rome. Voici mon adresse dans ces deux villes : Chez Camille Bertarelli, banquier, à Rome; — chez M. Duchaliot, banquier, à Naples.—Ne sois pas paresseux pour m'écrire, une lettre de moins peut nous faire manquer notre rendez-vous.

Adieu, j'arrive d'Herculanum. Je suis ici peutêtre encore pour un petit mois, et qui sait? peut-être plus. Je n'ai fait aucune économie, parce qu'étant tout seul, je n'ai pas le courage d'en faire. J'a tout jeté par les fenêtres et je suis à sec.

Adieu, ton ami.