Je ne puis assez-vous remercier de vos deux bonnes lettres et de ce que vous voulez bien me dire d’obligeant et d’aimable pour moi en particulier. Je ne vous l’ai pas écrit tout de suite parce que je comptais vous le dire moi-même vendredi dernier et quoique j’ai été ce jour-là à Paris pour affaires, je n’ai pu aller au Conseil3 comme je l’espérais. Je suis bien heureux de voir que vous ne désespérez pas d’obtenir un bon résultat pour l’affaire du jeune Rogat 4. Je n’avais pas attendu votre seconde lettre pour en instruire David 5 qui sera bien sensible, je n’en doute pas, à l’intérêt[p. 2] que vous prenez à sa demande. Vous ignorez qu’il est à Paris et rentré. J’espère qu’il aura fait comme beaucoup d’honnêtes gens entraînés passagèrement et qu’il aura compris le creux de toutes les utopies que nous avons vu exalter sous nos yeux. Au reste, ce sont des questions que nous n’avons jamais traitées ensemble, attendu que je n’avais pas attendu ces récentes épreuves pour être complètement désabusé.
Je vous répéterai tout cela vendredi prochain, cher collègue, en vous priant d’avance de croire à la sincérité de mon sentiment d’estime et de dévouement.
Eug. Delacroix.