Mon ami,
Je vous envoie une brioche pour vos pieds ; c’était votre bouquet de fête1, mais puisqu’elle est terminée aujourd’hui, je préfère vous l’envoyer avant cette époque, pour que vous en jouissiez plus tôt, placez-la dans votre salle à manger, puisque vous ne pouvez plus en bouger.
J’espère que votre santé est toujours aussi bonne que lundi dernier ; c’est une consolation pour moi, et j’en ai besoin, car j’ai le cœur bien triste et bien malheureux ! Tout le monde a ses misères, sans doute, mais il y en a de plus ou moins cruelles à supporter. Pour vous, mon ami, je vous félicite des vôtres… il n’y a que votre santé qui vous tourmente et, avec des soins et de la raison, vous n’aurez pas à vous en inquiéter. Quant à notre amitié, ne la mettez pas tout à fait de côté, c’est encore ce qu’il y a de mieux dans ce monde, lorsqu’on a le temps d’en jouir.
Je vous embrasse de cœur, et espère vous voir bientôt. Ce soir, je ne sortirai pas ; vendredi et samedi, je serai probablement chez moi ; mon fils Emilien m’arrive dimanche prochain ! Mille tendresses.
J.
Ce mercredi.
J’ai pour vous une petite antiquité d’Athènes, mais je n’ose vous l’envoyer aujourd’hui.