[c. 1 January 1778]
Messieurs,
Je ne puis trop vous remercier de la bonté et de l'éxactitude avec laquelle vous me faittes paier les vingt mille francs dont j'avais un si prodigieux besoin, sur les soixante et dix mille Livres que me doit son Altesse sérénissime.
J'espère être paié de ces vingt mille Livres dans un mois, et appaiser un peu mes créanciers.
Je vous demande en grâce de vouloir bien engager le sr Rozé à joindre aux quatorze mille francs qu'il me doit pour mes anciennes rentes, six mois d'arrérages échus, des soixante et dix mille Livres, ce nouveau secours m'étant absolument nécessaire pour me tirer de l'abîme où j'étais. Je compte toujours sur la noblesse de vos sentiments et sur vos bontés; et je suis persuadé que vous éteindrez le plutôt que vous pourez la dette qui va être réduite à cinquante mille Livres.
J'ai l'honneur d'être avec respect,
Messieurs,
Vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire