1777-10-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Joseph Panckoucke.

L'auteur de cet ouvrage aussi nécessaire que hardi, est le même qui propose un prix assez considérable à celui qui fera le meilleur Code criminel qui abrogera des loix absurdes et barbares, qui par là rendra le plus de service à la société.
Il n'a demandé pour lui et pour ses amis que cinquante éxemplaires à l'imprimeur. Il ne peut rien faire imprimer que sous ses yeux, parce qu'il se corrige lui même en revoiant les feuilles.

Il a choisi depuis longtemps ce Grasset de Genêve, pour le servir, et il l'a cru un honnête homme. S'il s'est trompé ce n'est pas la première fois. S'il avait pu habiter auprès de L'hôtel de Thou, il aurait été trop heureux.

Si dans le code criminel on avait fait un chapitre contre les persécutions que le bel art de la Typographie éprouve, on n'aurait pas mal fait. On est très fâché de n'avoir pu voir Monsieur Pankouke avant son départ.