1777-10-03, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

J'aurais bien voulu être en état de répondre sur le champ à vôtre Lettre du 20 7bre.
J'avais écrit comme vous savez, à S: A: S: pour la conjurer de me paier aumoins vingt mille francs vers la fin de cette année. Je vous avais adressé la même prière. Le refus de me rendre cette justice si légère et si au dessous de ce qu'on me doit, m'a forcé de vendre une partie de ma terre, et ma vaisselle d'argent pour appaiser les créanciers qui me poursuivaient. Je suis tombé paralitique depuis ce temps. Ma funeste situation avance la fin de ma vie. Ce sera probablement à mes héritiers que vous aurez à faire. Je mourrai avec le regret de n'avoir pu vous témoigner avec quels sentiments j'ai l'honneur d'être

Messieurs

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire