12 auguste 1777
La mort de m. de Trudaine, monsieur, comble mon désespoir et achève ma vie.
J'ai vécu, c'est à dire souffert trop longtemps. Si j'ai le bonheur de vous voir à Ferney, je mourrai moins malheureux. Il est vrai que vous ne verrez à Ferney qu'un hôpital dans une solitude. Votre voyage sera une belle action de charité. Vous serez entre un malade et un mourant. Si je ne savais que m. de Trudaine était malade depuis longtemps, je croirais que le chagrin a avancé ses jours. On m'a dit que m. de Condorcet a remis la place qu'il avait acceptée de m. Turgot. Je vous prie de présenter mes tendres respects à ces deux grands hommes, et de recevoir les miens puisque vous pensez comme eux.
V.