à Ferney 15e juillet 1777
Messieurs,
J'ai plus que jamais recours à vous.
Mr Rosé autrefois me paiait tous les trois mois, selon ses premières conventions. Il me demanda il y a deux ans de consentir à n'être paié que de six mois en six mois. J'acceptai avec plaisir sa proposition. Je lui ai écrit deux Lettres au commencement de ce présent semestre du mois de juillet; et comptant qu'il voudrait bien m'envoier le semestre expiré à la fin de juin, je l'ai prié d'y joindre l'intérêt des soixante et dix mille livres de surplus que me doit S: A: S:
C'est à vous, Messieurs, principalement que je m'adresse pour qu'il me fasse cette justice. Je n'ai point reçu de réponse du sr Rosé; mais j'espère que j'en recevrai une de vous conforme à la bienveillance dont vous m'avez toujours honoré. Je vous suplie de me la continuer.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois
Messieurs
Vôtre très humble et très obéissant serviteur
Messieurs,
Voltaire
Je reçois dans ce moment la Lettre que vous avez bien voulu m'écrire, par laquelle vous avez prévenu mes prières, et vous m'avez recommandé à Mr Rosé. Agréez mes très sincères remerciements.