à Ferney 20e juin 1776
Messieurs,
Je vous remercie des ordres que vous avez donnés au sr Rosé, et de la manière dont il les a éxécutés.
Je me flatte qu'il voudra bien avoir les mêmes attentions à la fin de cette année, suposé que je vive encor jusques là. Vous m'aiderez sans doute, à paier des dettes indispensables au mois de Décembre, comme vous venez de m'aider au mois de Juin. Monseigneur Le Duc De Virtemberg m'a écrit deux fois qu'il avait donné des ordres positifs pour que je fusse entièrement paié. Cependant, je me borne à vingt mille francs que vous voudrez bien faire ajouter aux quatorze mille Livres du semestre que le Sr Rosé doit me paier en Décembre.
Ainsi, Messieurs, en me paiant par parties vingt mille francs à vingt mille francs, de six mois en six mois, indépendamment du courant vous serez bientôt débarassé de ce fardeau. Aiez la bonté de me mander vôtre résolution en conséquence. Si vous en écrivez à S: A: S: je vous suplie de me mettre à ses pieds.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois
Messieurs
Vôtre très humble et trés obéissant serviteur
Voltaire