1776-11-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

Vous savez que j'ai obtenu de mes créanciers, qu'ils se réduiraient à vingt mille francs paiables au 15e Décembre prochain.
J'en donne part à Monseigneur, et je le suplie de vous faire toucher ces vingt mille Livres pour me paier.

Comme c'est à vôtre chambre, Messieurs, que j'ai prêté mon argent sur la procuration, et sur l'ordre exprès de S: A: Se:, je me flatte que vous lui avez écrit en conséquence. Si vous ne l'avez pas fait il est encor tems. Mais ce tems presse. Je vous demande en grâce de lui écrire et de lui envoier ma Lettre. J'envoie ma lettre à S: A: S: par la poste. Cet argent avec celui que les srs Rosé et Meiner me devront alors, poura me tirer de L'état cruel où je suis.

Aiez la bonté de me rendre cette justice dont je vous aurai la plus grande obligation.

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois

Messieurs

Vôtre très humble et três obéissant serviteur

Voltaire

Comme j'envoie ma Lettre à Monseigneur, je vous suplie de lui envoier aussi celle que j'ai l'honneur de vous écrire.