à Colmar le 3^e x^bre 1776

Nosseigneurs,

Il me faut acquitter au 14 de ce mois une Lettre de Change de 4896^lt et M^r de Voltaire vient de m'écrire pour me préparer à lui faire passer à tems son semestre de 14/m.^lt de Rente Viagère.

Poir faire face à celà il me faut avoir recours à la Vente d'une partie des grains. Pour cet effet je Vous suplie, Nosseigneurs, de m'autoriser à pouvoir vendre le mieux possible une partie de grains jusqu'à la Concurrence desdites sommes. Le froment se vend actuellement à raison de 13^lt, le Meteil à 9^lt, l'Orge à 7^lt et l'Avoine à 7^lt le Rezal.

Le s^r Claudet, Procureur au Conseil d'ici et du sellier Riff de Strasbourg qui a une prétention de 2568^lt sauf les Intérêts et dépens presse sur le payement. Si le tout n'est pas payé dans le courant de ce Mois, il lèvera Arrêt au Conseil contre S. A. S^me. C'est de quoi j'ai crû devoir Vous prévenir, Nosseigneurs, pour qu'il Vous plaise donner Vos Ordres au s^r Receveur général Berger de Montbeliard d'en faire le payement Vû que ma Caisse est insuffisante pour le payer et qu'il n'y a guerres de ressource de Riquewir.

J'ai L'honneur d'être avec un profond Respect

Nosseigneurs

Votre très humble et très obèissant serviteur

C. H. C. Rose