1777-06-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Joseph Sélis.

Monsieur,

Un peintre des Gobelins est venu dans ma solitude le 28 mai et m'a apporté une lettre dont vous m'honorez, du 17 avril, accompagnée d'une traduction des satires de Perse et de très jolis vers français.
M. d'Argental m'avait déjà prévenu de toutes vos bontés pour moi, mais je ne les avais pas encore reçus. Mon grand âge et ma déplorable santé ne m'ont point empêché de lire déjà votre très judicieuse préface et la traduction de la première satire. Je vois que vos notes éclaircissent beaucoup le texte et que ceux qui veulent faire quelque progrès dans la langue latine, doivent vous lire et vous étudier. J'éprouve par moi même qu'on peut apprendre à tout âge et c'est avec reconnaissance que j'ai l'honneur d'être,

monsieur

votre &c.