1777-02-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Benoît Louis Henriquez.

Vous avez, monsieur, parmi vos chefs d'oeuvre de gravures, envoyé à un vieillard de quatre-vingt-trois ans, très malade, son portrait qui n'était pas digne de vos grands talents.
Les trois autres estampes dont vous l'avez gratifié, méritaient un burin tel que le vôtre. Je suis honteux de me trouver dans une si bonne compagnie; mais je n'en suis que plus reconnaissant. L'état de ma santé m'approche du terme où il ne restera plus de moi que votre estampe. Pardonnez aux maladies qui m'accablent si l'expression de mes remerciements est si courte et si faible.

J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime et la reconnaissance que je vous dois,

monsieur,

votre très humble & très obéissant serviteur,

Voltaire