1776-11-25, de — Monnet à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

Si le destin est assés jaloux de mon bonheur pour m'empêcher d'aller vous rendre mes très humbles hommages et vous exprimer verbalement tous les sentimens que la méditation de vos oeuvres m'a vivement inspiré pour vous, je vous prie de recevoir au moins avec quelque indulgence des vers dictés par la reconnaissance et l'amour.
Si je suis exaucé, monsieur, vous m'accordrez une des plus grandes consolations dont je puisse jouir dans ce monde, après celle de me trouver à vos pieds en embrassant vos genoux.

Je suis avec une profonde vénération

Monsieur

Votre très humble très obéissant et très dévoué serviteur,

Monnet médecin