1776-09-13, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Augustin Toussaint de Beaulieu de Barneville.

Je vous suis très obligé, Monsieur, de vôtre souvenir, de vos nouvelles, et de toutes les choses agréables que j'ai trouvées dans vôtre Lettre du 31e auguste, laquelle ne m'est parvenue que le 10e 7bre.

Made Denis ne fait point le voiage qu'elle méditait, il serait trop fatigant pour elle, et son état n'est pas si mauvais qu'elle soit obligée d'aller consulter un médecin à cent vingt lieues. Je suis beaucoup plus malade qu'elle et je lui donne l'éxemple de ne pas augmenter ses maux par des fatigues inutiles. J'ai apris à souffrir pendant quatre vingt deux ans. Je l'exhorte à la même patience. Il faut avoir une santé vigoureuse pour entreprendre de longs voiages. Made De st Julien est malheureusement tombée malade en Suisse, en s'en retournant à Paris par Bâle.

J'ai remis vôtre paquet à Panrier, le moindre de vos ordres me sera toujours précieux.

Vous savez avec quels sentiments le vieux malade de Ferney est, Monsieur, Vôtre t: h: o: sr

V.