1776-08-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Augustin de Candolle.

Monsieur

Monsieur Wagniere, qui avait eu l'honneur de vous écrire sur la mort malheureuse du jeune Suisse noié à Genthod, fut obligé immédiatement après cet événement d'aller au fond de la Suisse où il est encor; pour moi qui suis resté malade dans mon lit à mon ordinaire, je n'ai pu être informé des suittes de cette malheureuse avanture que par vos bontés.
Je vous suplie, Monsieur, de vouloir bien me faire informer de ce qu'il faut paier pour l'enterrement de cet infortuné; on y satisfera sur le champ. Je n'ai que des grâces à vous rendre, mais il serait surtout à souhaiter qu'on mit dans notre petit païs de Gex, la vigilance et la noblesse de vos procédés.

J'ai l'honneur d'être avec des respectueux sentiments

Monsieur

Votre très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire