Ferney Le 4e Aoust 1776
Monsieur
Monsieur Wagniere, qui avait eu l'honneur de vous écrire sur la mort malheureuse du jeune Suisse noié à Genthod, fut obligé immédiatement après cet événement d'aller au fond de la Suisse où il est encor; pour moi qui suis resté malade dans mon lit à mon ordinaire, je n'ai pu être informé des suittes de cette malheureuse avanture que par vos bontés.
Je vous suplie, Monsieur, de vouloir bien me faire informer de ce qu'il faut paier pour l'enterrement de cet infortuné; on y satisfera sur le champ. Je n'ai que des grâces à vous rendre, mais il serait surtout à souhaiter qu'on mit dans notre petit païs de Gex, la vigilance et la noblesse de vos procédés.
J'ai l'honneur d'être avec des respectueux sentiments
Monsieur
Votre très humble et très obéïssant serviteur
Voltaire