1776-06-22, de François Fargès de Polizy à Voltaire [François Marie Arouet].

J'ay été affligé autant que vous monsieur des changemens qui sont arrivés et j'aimerois mieux que monsieur de Malsherbes n'eût pas voulu se retirer, que monsieur Turgot fût encor occuppé du bien qu'il vouloit faire et soit intendant du commerce au lieu d'intendant des finances.
L'amitié de monsieur de Clugni a rempli les vœux de monsieur Turgot. Il suit du moins pour la liberté du commerce des grains les mêmes principes. Ainsi votre petite province tirera toujours des secours de toutes les autres.

Monsieur de la Harpe a fait à sa réception à l'académie des vœux que nous voudrions bien voir remplir, c'est de vous revoir à la représentation de toutes les tragédies dans les quelles vos vers nous font répandre des larmes, recevoir les applaudissemens et les témoignages de la reconnoissance publique des plaisirs que vous luy avez procurés et des belles leçons que vous luy avez données. C'est un triomphe qui manque à tous ceux que vous avez obtenus et dont vous pouvez jouir.

J'ay l'honneur d'être avec un respectueux attachement monsieur votre très humble et obéissant serviteur

Farges