1775-10-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gaspard Le Compasseur Créqui-Monfort, marquis de Courtivron.

Monsieur,

Une espèce de petite apopléxie m'a empêché de vous remercier plus tôt de votre lettre, et de votre mémoire du 1er de ce mois.
Je ne suis pas encore si abbatu de mon attaque que je ne sente très bien que vous aviez raison contre le président Hénaut. Vous lui avez pardonné pendant sa vie, vous lui pardonnerez encore après sa mort, ces petites faiblesses quas humana parum cavit natura.

Je suis tombé souvent dans des fautes plus grossières, mais je les avoue, et je les corrigerais si les libraires m'en donnaient le temps.

Je voudrais passer le reste de mes jours à mériter votre indulgence et à vous donner des preuves de l'estime respectueuse avec laquelle j'ai l'honneur d'être &a.