1775-09-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Faittes vôtre agréable voiage de Florence, mon cher ami.
Pour moi je me dispose toujours à faire celui de l'autre monde. Je suis bien fâché que Genêve ne soit pas sur vôtre route, et plus fâché encor que ma détestable santé m'ait toujours empêché de vous aller voir à Manheim, et d'y faire ma cour à Son Altesse Electorale. J'aurais été enchanté de vous revoir dans le païs où vous vous êtes marié, de saluer vôtre femme et d'embrasser vos enfans. Vous savez combien je vous aime; une si longue absence m'est bien douloureuse. Ma destinée m'arrête dans une espèce de petite ville que j'ai bâtie au milieu des Colons que j'ai rassemblés, mais mon coeur m'appelle vers vous.

V.