1775-08-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

S'il vous convient monsieur recevoir pour mon compte quelque argent d'un nommé mr Grillot à Benzançon, vous saurez que mon notaire mr de Laleu me donne à prendre sur ce Grillot.
De vous dire combien, je ne le puis: vu que le dit la Leu homme, très aimable, peu écrivant, et peu instructif, ne me mande point la somme. Mais il dit avoir écrit au susdit Grillot. Voilà tout ce que j'en sçai. Voyez si après touttes les peines que je vous donne vous voulez prendre encor la peine d'écrire au Grillot et luy proposer de payer Laleu entre vos mains. Ce sera autant de reçu sur ce que Laleu doit me faire toucher et vous arrangerez le tout en beau compte de crédit et débit.

Plus il y a environ 25000lt à retirer à Cadix. Faut il tirer lettres sur mrs Gilly à Cadix? faut il attendre leurs remises? quid facere? quid præstat? Je crains toujours ce que vous savez, c'est à dire, calomnie et persécution, et je me fais un abri portatif.

Je m'aperçois que je vous écris souvent mon cher correspondant, et que je n'ay point de cire. Si jamais vous en trouvez cinq ou six livres de bonne je vous supplierai de l'embarquer avec du sucre. Je vais bientôt à Monrion. Madame Denis et moy nous comptons sur vos bontez.

V.