1755-09-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Nous mangeons votre sucre, nous faisons des écoles avec votre trictrac, nous vous remercions toujours mon très cher correspondent. Nous attendons Colini. Vos bontez pour luy sont une nouvelle preuve de celles que vous avez pour nous. L'homme de Besançon ne vous donnera rien mais mr de Laleu donnera quelque chose. J'aurai l'honneur de vous envoier un mandement sur luy vers la fin du mois, je reçois enfin de petites lettres de change de Cadix mais elles sont à 90 jours. Heureux qui est sûr d'avoir 90 jours à vivre. Mais le chagrin ôte les zéro que Le docteur Tronchin ajouterait, et la philosofie ne sert qu'à nous convaincre de notre faiblesse. Ce qui console plus que la philosofie, c'est votre amitié.

V.