1750-02-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Je m'éveille assez agréablement pour un malade qui a été obligé de se coucher.
Je reçois des ordres de mes anges.

Mes anges me prendront pour un grand insolent quand je diray comme Samuel Bernard qu'on aille trouver mon notaire. Il faut bien pourtant en passer par cette impertinence. Je leur demande très sérieusement pardon de ne pas y courir moy même, mais Madame la duchesse du Maine m'attend, et mes anges peuvent aisément envoyer chez Laleu ce soir ou demain matin. Ils peuvent être sûrs qu'ils seront obéis sur le champ, comme de raison. Je sçai bien qu'il seroit mieux que j'y volasse et que j'épargnasse la peine de leurs gens, mais qu'ils pardonnent ma grossièreté. Je compte ce soir leur faire ma cour.