26e fév: 1775
J'ai été sur le point, Monsieur, d'aller trouver mes deux confrères Dupré de st Maur, et Chateaubrun.
Les préparatifs de ce voiage qui n'a pas eu lieu, ne m'ont pas permis de vous écrire. J'imagine que je dois à vôtre Lettre le petit répit que j'ai obtenu. Vous avez adouci tous mes maux. J'ai beaucoup d'obligation à Mr L'abbé qui porte vôtre nom, d'avoir dit,
Il semble par ce vers que je sois le fermier de M: Le Duc De Choiseul, plût à Dieu que je le fusse! Je lui rendrais bon compte; je ne le tromperais pas comme quelques uns, peut être, l'ont pu tromper. J'aurais le bonheur de le voir et de l'entendre. Je tiens la condition de son fermier pour une des meilleures de ce monde, et je l'aimerais beaucoup mieux que celle de fermier général. Vous avez un sort bien supérieur à ces deux fermes, vous êtes son ami, et vous méritez bien de l'être.
Comme on ne peut pas être toujours heureux, et qu'il faudra bien que vous alliez faire vôtre métier de dragon à vôtre régiment, j'espère avoir la consolation de vous voir sur vôtre route, en cas que je sois encor en vie.
Je joins icy la seconde édition du petit ouvrage d'un jeune homme. Vous y trouverez tout à la fin une note qui ne doit pas plaire aux dragons; je vous en demande bien pardon.