[c. 1 February 1774]
M. le premier président m'a fait l'honneur de m'apprendre qu'étant le neveu de m. de Voltaire, vous vous trouvez compromis dans une note où je disais ce que plusieurs personnes m'avaient dit à moi même, que m. de Voltaire était petit neveu du fameux Mignot, pâtissier-traiteur contemporain de Boileau.
M. le premier président m'a bien voulu apprendre aussi que m. de Voltaire ni vous ne descendiez du Mignot dont il s'agit, mais d'une famille ancienne de Paris, qui a passé du commerce en gros dans la magistrature au commencement du siècle. Comme je n'avais point l'honneur de vous connaître, je ne pouvais pas avoir l'intention de vous offenser. Je suis fâché néanmoins d'avoir publié sur la foi d'autrui une erreur sur m. votre oncle & sur votre famille: je vous en fais mille excuses bien sincères, & vous prie de me croire avec respect.
Clement