à St: Petersb : ce 19 [30 n. s.] Janvier 1774
Monsieur, Je pense que les nouvelles que le Roy de Prusse Vous a doné de la défaite du Visir et de la prise de Silistrie lui sont venuë de Pologne, le Pays après la France où on en mande de plus fausse.
Je m’attend à y voir les oisifs fort occupé d’un voleur de grand chemin qui pille le gouvernement d’Orembourg, et qui tantôt pour effrayer les paysans prend le nom de Pierre trois et tantôt celui de son employé. Cette très grande Province n’est pas peuplée à proportion de sa grandeur, la partie montagneuse est occupé par des Tartares nomé Baschkir, pilliard depuis la création du monde, le pays plat est occupé par tout les vauriens dont depuis quarante ans la Russie a jugé à propos de se défaire, àpeuprès dans le goût que les Colonies de l’Amerique ont été pourvu d’homes.
Le général Bibikof est allé avec un corps de troupes pour remettre la tranquillité là où elle est troublé; a son arrivé à Casan qui est à sept cens Werstes ou cent lieuës d’Allemagne d’Orembourg, la noblesse de ce royaume lui offrit de joindre à ses troupes dans le besoin quatre mille homes bien armé, bien monté et entretenu à leurs dépens. Il accepta leurs offre; cette troupe seule est plus qu’en état de rétablir l’ordre dans le gouvernement limitrophe.
Vous jugé bien que cette incartade de l’espèce humaine ne dérange en rien le plaisir que j’ai de m’entretenir avec Diderot, c’est une tête bien extraordinaire que la siene. La trempe de son cœur devroit être celle de tous les homes, mais enfin come tout est au mieux dans le meilleur des monde possible, et que les choses ne sauroit changer il faut les laisser aller leur train et ne pas se garnir le cervaux de prétentions inutile. La miene sera toujours de Vous témoigner ma reconnoissance pour toutes les amitiés que Vous me marqués.
Caterine