à St. Petersb : ce 22 [3 October n. s.] 1769
Monsieur, Chotzin est pris et l'Armée Turque est anéantie.
Les combats du 23 du 29 d'Août et surtout celui du 6e Septembre l'avoit considérablement diminué, ce voyant ainsi toujour battu et toujour ramené au combats elle pris la fuite de même que la garnison de la place, et abandona trente cinq Canon de fonte dans son Camp. On a trouvé la place munie suffisament de canons d'Armes et de munitions de guerre et de bouche. Nos trouppes légères leurs ont donée la chasse, et à plus de quarante Werstes de la Ville il n'y a plus d'enemis de façon que le Général me mande qu'il va envoyer des trouppes à Yassi, Capitale de la Moldavie. J'espère Monsieur que ses nouvelles ne Vous seront point désagréables, et s'est pour cela que je me hâte de Vous les faire parvenir, je répondrai dans peu à Vos deux lettre dont la dernière est du 2 de Septembre.
Adieu Monsieur porté Vous bien et mocquons nous de Moustapha le Victorieux. Apropos j'ai entendu dire qu'on avoit défendu de rendre mon Instruction pour le Code à Constantinople et à Paris.
Caterine
PS. J'ai vue Monsieur par Votre lettre au Cte: Schouvalow, que la prétenduë dévastation de la nouvelle Servie que les Gazettes Fanatiques ont tant prônée Vous avoit donée quelque apréhension, Cependant il est très vrai que les Tartares quoiqu'ils ayent attaqué nos frontières de trois côté ayant trouvé partout une résistance considérable ce sont retiré sans causer de domages considérables, Toutte cette expédition n'a duré que trois jours, durant un froid excessif mêlée de vent et de neige, ce qui a causé beaucoup de perte au Tartares tant en homes qu'en chevaux.
Mais que dirés Vous Monsieur lorsque Vous saurés que les belles Czircassienes, indignées d'être enfermées à Constantinoples dans des sérails, come des Animaux dans une écurie, ont persuadés à leurs pères et frères de ce soumettre à la Russie. Le fait est que les Czircassiens des montagnes m'ont prêtées serment de fidélité, ce sont ceux qui habite le pays nomé Cabarda, et s'est une suite de la Victoire qu'ont remporté nos Kalmucks soutenu de troupes régulières sur les Tartares de Kouban sujet de Moustapha qui habitent le pays que traverse la rivière de ce nom au de là du Tanaïs.