1773-04-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marc Antoine Jean Baptiste Bordeaux de Belmont.

C’est pour vous dire, Monsieur, qu’au commencement de ce mois je vous envoiai par la poste de Lyon un exemplaire correct de la Tragédie des loix de Minos, que sur vôtre Lettre du 10 avril j’en fis partir encor une autre le 24, et qu’outre ces deux éxemplaires j’en avais envoié un autre à Mr Le Maréchal Le Richelieu que j’avais suplié de vous le faire rendre franc de port.

Je vous prie de considérer qu’il faut douze jours pour faire parvenir une Lettre de l’endroit que j’habite à Bordeaux. Si j’avais eu de la santé, et si Monsieur le Maréchal avait été dans vôtre ville je serais venu lui faire ma cour et vous présenter mes très sincères remerciements.

Comme je n’ai fait tirer que très peu d’éxemplaires de cette Tragédie, j’ai pensé que vous pouriez la faire imprimer. J’ai l’honneur d’être Monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire