à Ferney 28^e avril 1767

Monsieur,

J'ai l'honneur de vous addresser deux exemplaires d'un petit ouvrage, qui m'arrive de Suisse.
Il y est beaucoup question d'une personne très respectable à la quelle vous êtes fort attaché. Aureste je ne connais pas l'auteur, mais celui qui m'envoye cet ouvrage me prie de m'informer si le Directeur de la poste de Riga n'a point reçus deux paquets affranchis jusqu'à Nuremberg pour votre société économique. Je pense qu'il faut qu'ils parviennent francs de ports à Petersbourg. J'ai écris pour cela au directeur de la poste de Riga, & je lui ai mandé qu'il lui plût tirer sur moi une lettre de change à Geneve. S'il était besoin des bons offices de Votre Excellence pour faire parvenir ces deux paquets à leur destination, je présume que vous me pardonneriés cette liberté.

Si j'avais de la santé et de la jeunesse je ne serais pas toujours si éloigné de la seule personne de l'univers qui aït pris les armes pour que les hommes fussent libres.

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de respect

Monsieur

De Votre Excellence

Le très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire