1767-07-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Prince Aleksandr Romanovich Vorontsov.

Monsieur,

J'ai reçu la lettre dont m'a honoré sa majesté impériale, laquelle était dans votre paquet du 16/27 juin.
Vous avez la bonté de me mander que les deux paquets que mes amis avaient envoyés à Nuremberg pour la Société oeconomique de Petersbourg n'étaient point parvenus à leur destination, mais que vous avez la bonté d'expédier un ordre pour les faire venir. J'en instruis mes amis et mr le directeur des postes de Suisse par qui ces paquets furent adressés à Petersbourg par Nuremberg.

Je n'ai que des grâces à vous rendre. Il me paraît que vous avez plus de crédit que l'intendant des postes de Suisse, et cela doit être; car il m'a mandé qu'il n'aurait pu affranchir les deux paquets de mes amis par delà Nuremberg et je vois que vous affranchissez les vôtres partout. Il faut avouer que le cachet de sa majesté doit être respecté dans tout l'Europe. Sa gloire retentit dans ma petite retraite comme dans toute la terre. Je vous félicite d'être attaché à cette auguste souveraine.

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire