2 septembre 1772,Ferney
Tout paresseux que je suis, mon cher brigadier, je me hâte de vous remercier de votre Pézenas et de votre Lavagnac.
Vous ne savez peut-être pas que j’ai bâti une vingtaine de maisons à Ferney, pour une colonie d’horlogers et d’autres fabriquants que j’y ai établis. Nous n’avons point de charbon de terre dans notre voisinage. Il me semble que vous n’avez nul besoin de m. Bertin, si vous êtes sûr du succès. Quand il y a quelque chose à gagner, on trouve aisément des associés qui se présentent. Si je ne m’étais pas ruiné à faire une petite ville très jolie de mon hameau, et à prêter de l’argent aux manufacturiers, je vous avancerais bien vite dix-huit mille francs, sans m’associer le moins du monde à vos profits. Mille compliments à toute votre famille. Je finis ma lettre; je vais me baigner, pour tous mes maux, dans de beaux bains de marbre que j’ai fait construire. Cela est fier!
Madame Denis et moi, nous vous embrassons tendrement.
V.