1772-05-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Georges Le Roy.

Dans les questions sur l’Encyclopedie dont il y a quatre éditions on trouve ces mots à l’article homme tom. 7, pag. 91.

‘Pour connoitre l’homme qu’on appelle moral il faut lire l’article de M. le Roy’.

On trouve page 95, même tome, même article,

‘Il est un peu extraordinaire qu’on ait harcelé, honni, levandé un philosophe de nos jours très estimable pour avoir dit que si les hommes n’avoient pas de mains ils n’auroient pu bâtir des maisons et travailler en tapisserie’.

Dans quatre ou cinq endroits l’auteur a pris très vivement le parti de m. Helvetius, et il a été le seul qui ait eu le courage de condamner la persécution qu’il essuya. Le même auteur a fait plus d’une fois l’éloge de M. le Roy.

Pour récompense M. le Roy fait un libelle contre lui, et l’accuse d’être flatteur des gens en place et ingrat envers son bienfaiteur. Cependant celui que M. le Roy outrage si cruellement est le seul qui ait donné des marques publiques de sa reconnoissance inviolable pour le seigneur généreux dont M. le Roy entend parler. Il est à croire que si M. le Roy avoit été mieux informé il n’auroit point fait cet outrage à un homme dont il n’avoit qu’àse louer, et il est à croire encore que s’il réfléchit sur son procédé il en aura quelque regret.