à Ferney, ce 30 Avril, 1772
Monsieur,
J’ai vû avec plaisir vostre essai, qui annonce Le titre de L’ouvrage.
Monsieur de Voltaire, et L’auteur en ont êté aussi très contents. J’ai communiqué à L’auteur vostre idée sur L’impression des requestes qui ont été présentées au Roy. Il n’est point Là-dessus de vostre avis. Il souhaite que L’ouvrage soit imprimé sans aucun accompagnement, qui pourrait en retarder L’édition. Il veut en envoyer au plustost des exemplaires à MMrs Les Baillifs de Suisse, et sur tout du paÿs de Vaux, en Les priant de Luy faire part des titres, qui peuvent se trouver dans Leurs baillages, contre des seigneurs, qui s’arrogent des droits aussi cruels. Si vous pouviez en découvrir quelques uns, par vous, ou par vos amis, il vous prie instament de Luy en donner connaissance. Viendra Le tems, où il vous enverra Les requestes avec Les corrections, et avec Les additions, qu’il y a faites à Paris, avant que de Les présenter à sa Majesté. Il vous adressera même Le factum des chanoines contre ses parties. Il vous prépare un second ouvrage pour Le commencement de juillet prochain, qui sera suivi d’un autre bien important sur La main-morte. Il voudrait que Les mille exemplaires fussent brochez. Mille et mille compliments de sa part et de celle de Monsieur de Voltaire, et de Madame Denis.
Je ne désire rien tant que L’occasion de vous prouver La constance, et La sincérité des sentiments que vous m’avez inspirez, et avec Lesquels j’ai l’honneur d’être
Monsieur
Vôtre très humble, et très obéïssant serviteur
Adam