1772-04-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Le jeune avocat met tout entre les mains de ses anges.
C’est à eux de deffendre la cause d’Astérie, et de solliciter son procez. En attendant il leur envoie la petite pièce. Ce jeune Du Roncel ressemble comme deux goutes d’eau à l’ingénieur du Roi de Narsingue, il n’y a sorte de sottise dont il ne s’avise.

On manqua Mr Constant d’un moment pour lui remettre un 9ème. Ce neuvième attend son passeport depuis un mois. Si j’étais moins vieux, et si j’avais un peu de santé, je ne demanderais un passeport que pour venir voir mes anges, mais étant sourd et aveugle, il faut que je meure dans mon trou. Je baise le bout de vos ailes.

V.