Fontainebleau le 9 8bre 1771
Un des principaux soins du ministre des affaires étrangères, Monsieur, doit être de protéger les étrangers qui viennent apporter leur industrie et leurs talens dans le Royaume, et y contribüer au bien général.
Je ne puis donc que vous remercier infiniment de me procurer le moyen de remplir cette partie essentielle de mes devoirs, en secondant vos vües bienfaisantes pour les artistes que vous avez receüillis et établis à Ferney, et je me flatte que vous ne doutez pas de l’attention que j’y donneray, puisque vous voulez bien rendre justice à mon zèle, et avoir une opinion aussi favorable de mes sentimens. Je parleray en leur faveur à mr d’Ogny, j’en écriray à mr d’Ossun, et je les employeray lorsque les circonstances m’en mettront à portée. Une Colonie fondée par votre générosité, instruite par vos leçons, dirigée par vos conseils, encouragée par vos exemples ne peut que se rendre utile à l’état, et je me feray gloire de contribüer à sa prospérité dans tout ce qui pourra dépendre de moy.
Je suis très parfaitement, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur.
Le Duc d’Aiguillon