26 7bre 1771
Je suis assurément bien étonné et bien confondu, mon cher enfant.
Je ne l’aurais pas été si on vous avait donné une place à l’académie avec une pension, c’était là ce qu’on devait attendre. Je viens d’écrire à un homme qui peut servir et nuire; mais je crains bien que ce ne soit Marion de L’Orme qui écrit en faveur de Ninon, et qu’on ne les envoie toutes deux faire pénitence aux Madelonettes.
Je souhaitte pour l’honneur de la nation que cette affaire s’assoupisse. Elle deviendrait encor plus ridicule que celle de Bélisaire; mais il y a longtems que le ridicule ne nous éffraie point. Je suis sûr que si vos succez vous donnent des ennemis ils vous donneront des protecteurs. Tous ceux qui vous ont couronné sont intéressés à affermir vôtre couronne. Tous les parents de Telemaque et de Calipso prendront vôtre parti. Ce petit orage augmentera vôtre célébrité. Courage, il faut combattre. Si on s’obstine à vous chicaner il sera beau de dire, j’imite mon héros, j’aime la vertu et je me soumets.