1765-03-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Tronchin.

Made Denis, mon cher ami, est encor bien languissante, et moi je le suis bien d'avantage.
Je pense, sous vôtre bon plaisir, que jeudi vous sera plus convenable. Si quelque chose avait pu me rendre ma santé et me rajeunir, c'eût été la justice éclatante qu'on vient de rendre à la respectable veuve Calas. J'ai reçu des lettres bien attendrissantes d'elle, de nos avocats, et de tous ceux qui se sont intéressés à une affaire si juste et si importante. La lettre écrite au roi et présentée par le Doyen des maîtres des requêtes pour obtenir une pension en faveur des Calas et l'abolition de la détestable fête annuelle de Toulouse est un beau monument. Dieu soit loué! Je vous embrasse bien tendrement.