Montrouge 2 augte 1762
J'ai fait toutes les démarches imaginables pour votre veuve Calas.
J'ai donné un mémoire à m. de Choiseul, j'en ai donné un autre à m. le garde des sceaux, qui par parenthèse, se meurt. J'en ai présenté un à made de Pompadour. On est fort disposé en faveur de cette pauvre veuve; mais quelqu'envie qu'on puisse avoir de lui rendre service, comme il faut que cette affaire prenne une forme juridique, il est nécessaire que cette femme fasse dresser une requête par un avocat au conseil pour obtenir d'y évoquer cette affaire pour laquelle on sollicitera alors vivement. Je vous fais mon compliment au surplus de tout ce que vous avez la générosité de faire pour ces malheureux. Tout le monde sait que vous avez chargé m. Tronchin, fermier général, de fournir à la veuve Calas tout ce dont elle auroit besoin pour suivre cette affaire, et il est bien grand et bien beau de s'intéresser ainsi au sort des infortunés.
Envoyez moi je vous prie au reçu de ma lettre un Despotisme oriental et comptez toujours, je vous prie, sur les sentiments et l'amitié que je vous ai voués depuis longtemps.