16e août 1762
Je suppose que me C. a fait rendre à madme la marquise de Pompadour la lettre que mr le professeur Tronchin avait écrite à cette dame il y a plus d'un mois en faveur de me C. Je crois qu'il y en a une aussi pour mr Quesnay. Ces deux lettres sont importantes.
Si me Calas ne les avait pas encore fait rendre il faudrait qu'elle ne différât plus. Elle n'aurait qu'à écrire à mr Quesnay à Versailles et mettre la lettre pour me de Pompadour dans le paquet de mr Quesnay.
Ceux qui dirigent me C. à Paris lui dicteraient une lettre courte et attendrissante pour mr Quesnay, cette démarche ferait un très bon effet. Il serait aussi fort utile qu'elle écrivît un petit mot de remerciement à mr le duc de la Valiere, grand fauconnier de France, à Versailles. Elle pourrait lui dire, en deux mots, Monseigneur je sais tout ce que vous avez daigné faire en faveur d'une famille malheureuse et de la justice. Je serais aussi ingrate que je suis infortunée si je ne remplissais pas le devoir de vous remercier de tant de bontés &ca.
Ces lettres que je conseille à me C. d'écrire lui seront très utiles; en remerciant ses protecteurs, on les encourage à continuer ces protections.
S'il y a quelque difficulté sur la requête et que ces difficultés viennent de mr le chancelier, il est essentiel que me C. et son conseil aille chez mr de Nicolaï, premier président de la chambre des comptes, parent et intime ami de mr le chancelier. Cette démarche que je conseille est la plus importante de toutes.