1762-07-08, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Debrus.

J'envoie le mémoire ci-joint à m. Debrus, et je le prie de n'écrire qu'en conformité.
L'avocat Elie Beaumont est ardent. Il nous faut de tels amis. D'ailleurs il s'est acquis depuis peu de la considération; ne troublons point une pauvre infortunée, incapable d'affaires. Ménageons sa douleur, sa faiblesse et son enbarras.

Laissons agir les amis à Paris, écrivons de tous côtés en sa faveur, soulevons le ciel et la terre.

Voilà ce que j'écrivais à 4 heures après midi 8 juillet. Je reçois la lettre de mr Mariette avec la lettre de me C. que je renvoie à mr de B. Je vais écrire à mr Mariete de demander si dans une affaire aussi extraordinaire, on ne peut pas avec de la protection, agir d'une manière extraordinaire, et demander que le chancelier se fasse représenter les pièces du procès; nous agissons fortement auprès de mr le chancelier.

J'insiste toujours sur la protection de mr de Chaban.

J'écris et je vais faire écrire à mr Tronchin.

Dès que me Calas aura besoin d'argent, je lui en ferai tenir.

Il importe peu à Paris de quelle religion sera le jeune Lavaisse. Il peut être mahometan ou juif, sans que personne s'en soucie, ce n'est pas comme à Toulouse. Il faut absolument, qu'il aille avec m. C. chez ses protecteurs. Je vais écrire à mr le duc de la Valiere et lui demander s'il peut présenter la veuve à me la m. de Pompadour.

Soulevons toujours le ciel et la terre, c'est là mon refrain.

On peut envoyer ces deux papiers à me Calas.