1762-07-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jeanne Grâce Bosc Du Bouchet, comtesse d'Argental.

Mes divins anges vous voyez que la tragédie de Calas m'occupe toujours.
Daignez faire réussir cette pièce, et je vous promets des tragédies pour le tripot. Permettez vous que je vous adresse ce petit paquet pour l'abbé du grand conseil?

Avez vous daigné lire la préface et les notes de ce monsieur Palissot? Mais comment mr le duc de Choiseul a-t-il pu protéger cela, et faire le pacte de famille? Hélas le c. de Richelieu protégeait Scuderi, mais Scuderi valait mieux.

Je n'ai point assez remercié mad. Dargental qui a eu la bonté d'ordonner un petit bateau pour Tronchin.

Je baise plus que jamais le bout des ailes de mes anges.

V.

Elie de Beaumont ne pourrait il pas soulever le corps ou l'ordre des avocats en faveur de mon roué? Je crois que ce Beaumont là vaut mieux que le Beaumont votre archevêque. Cet archevêque et ses billets de confession m'occupent à présent; je rapporte son procès, ces temps là sont aussi absurdes que ceux de la Fronde et bien plus plats. Mes contemporains n'ont qu'à se bien tenir.