[3 juillet 1762]
Par les lettres que je reçois du Languedoc on est animé plus que jamais contre les Calas.
Certainement on refusera les pièces jusqu'à ce que le conseil du roi ordonne qu'elles soient envoyées à la cour.
Il faut donc présenter requête pour que ces pièces soient remises.
On pense qu'il est important que les deux pièces originales, c'est à dire les lettres de la mère & du fils, soient imprimées à Paris, elles disposeront le public, elles l'animeront et la cour déjà instruite, ne pourra s'empêcher de faire venir la procédure de Toulouse. Il est nécessaire que la veuve aille chez mr Tronchin, rue neuve St Augustin. Il l'attend, il lui donnera la protection de mr Chaban, l'homme du monde le plus capable de la servir.
M. de la Popelinière hait plus l'injustice qu'il n'aime le parlement de Toulouse, mais on peut se passer de lui. Il n'en est pas ainsi de mr Tronchin. Il faut absolument aller chez lui.
Mon avis est qu'on touche le public par l'impression de la lettre de la mère & du fils auxquels on ne peut répondre et que le cri public force le chancelier à interposer l'autorité royale.
Mr& mde Argental protégeront vivement cette famille infortunée.