1771-09-07, de Pierre Hugonet à Joseph Marie Balleydier.

Monsieur,

Je vous suis infiniment obligé d’avoir bien voulu avoir égard aux plaintes que je vous ai portées contre nos Bûveurs de Fernex.
Ils sont consternés de L’assignation que vous leur avez fait donner, et ont promis de ne plus récidiver. J’ai été touché de leur humiliation, et leur ai promis que j’aurois L’honneur de vous voir à ce sujet dans le Courant de la semaine prochaine. Tous les Cabaretiers sont sur leur garde. Pour la 1ère fois je crois qu’il faut céder à L’indulgence. Vous n’y aurez pas de peine: votre caractère vous y porte naturellement. On a vû avec plaisir au Château cet acte de vigueur de votre part. J’ai vû aussi de mon côté avec plaisir qu’on y goûte beaucoup tout ce que vous faites: tant il est vrai que la vertu et La probité sont bien venues partout. Le Voyage de Gex fixé à Mardi prochain coûte beaucoup à nos Contrevenans. Supposé que la confusion les empêche d’y aller, je vous prie de ne pas agir en conséquence. J’attends cette grâce de vous, et celle de me croire avec un tendre et respectueux attachement.

Monsieur
Votre très-humble et très-obéissant serviteur
Hugonet Curé