1754-02-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Claude Germain Le Clerc de Montmerci.

Je n'ai reçu qu'hier, Monsieur, par les voitures publiques, les écarts de l'imagination, ou plûtôt les beautés de vôtre imagination.
Je vous remercie d'abord comme homme de Lettres et comme citoyen de la justice que vous rendez à Messieurs d'Alembert, et Diderot; et après m'être acquitté de ce devoir, je remplis le second en vous disant combien je suis sensible à l'indulgence que vous m'avez témoignée. Le goust et l'esprit philosophique qui règnent dans vôtre ouvrage, m'inspirent de l'estime et de l'amitié pour l'auteur. Les maladies qui m'accablent, m'empêchent de vous assurer de ma main de ces sentiments véritables avec les quels j'ai l'honneur d'être

Monsieur

Votre très-humble et très-obéissant serviteur

Voltaire