Nous comptons, Monsieur, Made Denis et moi que vous pourez avoir la bonté de nous donner les deux mille écus vers le 15e d’avril, si c’est vôtre commodité.
Les dépenses immenses que l’établissement de nôtre Colonie a éxigées nous ont mis très à l’étroit. Tout ce que doit la succession de Guise nous est absolument nécessaire pour soutenir une entreprise dans laquelle nous ne sommes plus encouragés par M: Le Duc de Choiseul.
Les choses resteront d’ailleurs à l’égard de Mr L’abbé Mignot et de Mr d’Hornoy sur le pied où elles étaient.
Je suis fort malade, mais je voudrais bien ne pas mourir sans avoir affermi ma Colonie.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur, de tout mon cœur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
à Ferney 10e avril 1771