1771-01-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis François Armand Du Plessis, duc de Richelieu.

On me mande que mon héros est malade.
Celà n’est peutêtre pas vrai, car il y a si peu de choses vraies. Vous savez, Monseigneur, si je souhaitte qu’il n’y ait rien de plus faux. Dieu me préserve aureste, de vous ennuier par une longue épitre. Vous avez d’autres affaires que celles de lire les hommages inutiles d’un vieux serviteur enterré dans les neiges. Dieu bénisse et allonge vôtre belle carrière. Conservez vos bontés pour le hibou des Alpes, qui vous sera dévoué avec le plus tendre respect tant qu’il aura encor quelques plumes sur son corps très usé.

V.